En date du 4 Juillet 2012, leurs excellences les évêques maronites ont tenu leur réunion mensuelle à Bkerké sous la présidence de sa Béatitude Béchara Boutros Raï et avec la participation de sa Béatitude et Eminence le cardinal Nasrallah Boutros Sfeir, et ont abordé des questions ecclésiastiques et nationales. A l’issue de la réunion, ils ont publié le communiqué suivant :
1- Les pères ont souhaité la bienvenue, dans le synode de l’Eglise maronite, à leurs excellences les nouveaux évêques Georges Chihane, Moussa Hage, Boulos Rouhana, Maroun Ammar et Joseph Mouawad, dont l’élection a été rendue publique lors du synode de Juin dernier, après avoir obtenu de sa Sainteté le Pape la communion ecclésiale. Ils leur ont souhaité une bonne chance et la réussite dans leur mission et dans leurs nouvelles responsabilités.
2- Le Saint-Siège a annoncé le programme définitif de la visite de sa Sainteté le Pape Benoît XVI au Liban le 14, 15 et 16 Septembre 2012. Ayant une double dimension, officielle et ecclésiastique, c’est une visite historique qui sera, espérons-nous, bénéfique pour nos pays et nos Eglises du Moyen-Orient. Les Pères, invitent, par conséquent, leurs fils et filles, à se préparer à accueillir le contenu de l’exhortation apostolique qui fera suite au synode spécial des évêques pour le Moyen-Orient, comme à en suivre les orientations. Ils les incitent également à la participation massive aux célébrations et demandent à ce que l’on récite la prière préparatoire de la visite aux messes des dimanches et des jours de fête, dans toutes les paroisses, à partir du troisième dimanche de Juillet. Par l’intercession de Notre Dame du Liban, ils implorent Dieu pour qu’il fasse régner la paix que porte sa Sainteté dans les cœurs des Libanais et de tous les ressortissants des pays de cette région.
3- Les pères se sont attardés sur la situation générale du pays, consternés par la crise et la paralysie qui règnent au Liban, comme par le manque de confiance entre les libanais et le doute affectant la capacité de l’Etat à protéger la société. Aussi leur importe-t-il de rappeler le contenu du Pacte National de 1943. Les libanais se sont engagés à en faire la base protectrice de l’unité du pays et de ses relations avec les autres pays. « Ni Orient, ni Occident », une formule qui résume le Pacte et exprime le « oui » au vivre-ensemble, et le « non » à toute ingérence extérieure, ou soumission à une quelconque partie ou axe. En fait, les libanais qui se sont engagés, devant Dieu et l’Histoire, en faveur de l’unité du Liban, de sa neutralité positive qui exprime sa vocation historique, et en faveur des meilleures relations avec les pays arabes et les autres pays, sont aujourd’hui appelé à s’attacher à ce Pacte et à agir en conséquence.
4- Les pères considèrent comme une urgence, à l’heure actuelle, la table du dialogue national dont ils espèrent plus de confiance entre les différents partis ainsi qu’une entente claire et véritable sur l’ensemble des points de litige et des formes de l’anarchie. Compte tenu de cela, les pères condamnent : les phénomènes d’enlèvement, l’agression des citoyens, le blocage des routes, le déplacement entre les régions, l’absence de contrôle aux frontières libanaises, les manières de réclamer contraires aux lois en vigueur.
5- Les pères se sont attardés sur la séance parlementaire au sujet des travailleurs journaliers de l’Electricité du Liban et sur la manière dont le parlement a pris ses décisions, ce qui a donné lieu à une scission que personne ne désire et affecté le conseil des ministres qui n’a pu se réunir. Tout en insistant sur le fait de donner à chacun son dû, les pères attirent l’attention sur la nécessité de promouvoir les organismes de contrôle pour qu’ils puissent s’acquitter de leur rôle d’origine dans le recrutement des fonctionnaires compte tenu de la compétence, de l’équilibre et des besoins des institutions et de l’administration, de manière équitable pour les individus, sous grever l’Etat et loin de l’improvisation ou de l’accaparement. Ils tiennent également à la nécessité de se conformer aux dispositions de la constitution, sans enfreindre le Pacte du vivre-ensemble ou les exigences de la participation au pouvoir et à l’administration.
6- Au terme de l’année scolaire, les pères ont rendu grâce à Dieu pour une année écoulée en paix et qui était porteuse de fruits. Puis, ils se sont attardés sur les difficultés et les défis que connaissent les écoles privées du fait de lois et de projets de lois qui imposent des augmentations à effet rétroactif sur les salaires des enseignants, de manière injuste et arbitraire et sans concertations préalables avec les directions concernées, ce qui a des effets négatifs sur l’ensemble de la famille éducatrice, grevant les parents et compromettant la survie des établissements éducatifs ainsi que l’avenir des enseignants. Par ailleurs, l’Etat n’honore pas ses engagements envers les écoles gratuites, ni son devoir envers les parents qui ont choisi le secteur de l’enseignement privé en vertu de leur droit de choisir l’école de leurs enfants. En même temps, l’Etat néglige d’améliorer la situation des écoles publiques et d’y élever le niveau de l’enseignement.
7- Les pères se sont attardés sur le déséquilibre dans l’imposition ou l’exemption des impôts et des taxes concernant les wakfs, dénonçant l’application discrétionnaire de la loi 210, sa falsification, d’une part, et l’ajournement injustifié de son amendement, d’autre part, et demandant que ses dispositions soient précisées de sorte que tous soient égaux en droits et en devoirs.
8- Les pères souhaitent que tous leurs fils, résidents et émigrés, et que tous ceux qui viennent au Liban cet été, jouissent de la beauté de ce pays et de l’hospitalité de ses habitants, qu’ils saisissent l’occasion des fêtes et des événements religieux pour glorifier Dieu et le remercier de ses dons et ses grâces, et qu’ils lui demandent d’instaurer paix et tranquillité dans ce pays et dans tous les autres pays.
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